L’efficacité des méthodes physiologiques pour faciliter la conception n’a pas été mesurée de la même manière ni aussi extensivement que leur efficacité pour éviter la conception. La principale raison est que le potentiel de fertilité des couples au départ, avant toute adoption d’une méthode spécifique, est extrêmement variable, dépendamment de l’âge de chaque partenaire, de conditions génétiques, de l’état de santé, de la nutrition, de l’usage de tabac, d’alcool ou de drogue, de l’usage préalable de contraception, de la salubrité des conditions de vie, du stress, des effets cumulés des polluants physiques, chimiques et électroniques et du temps depuis lequel le couple tente d’obtenir une grossesse.
Tout de même, quelques études ont prouvé que l’identification de la phase de fertilité maximale grâce à l’évaluation de la glaire cervicale, augmentait le taux de fertilisation.
Selon Mu et Fehring, parmi 124 couples qui désiraient une grossesse, le taux de conception a été de 87 % à 12 mois dans les cycles où les jours de glaire culminante avaient été utilisés comparativement à 5 % dans les cycles où les relations sexuelles n’avaient eu lieu qu’aux autres jours.
Stanford et ses collaborateurs ont démontré une plus grande fécondabilité chez les couples observateurs de la glaire cervicale comparativement à ceux à qui on avait fait la recommandation médicale usuelle d’avoir des relations aux 2 ou 3 jours. Aussi, trois études sur des utilisateurs de méthodes naturelles, démarrées à partir du premier cycle où ils passaient en mode recherche de grossesse, ont démontré que ces couples parvenaient à une grossesse plus vite que ceux de la population générale.

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Dans la population générale, 80% des couples conçoivent à l’intérieur d’un an, si la femme a moins de 40 ans, s’ils n’utilisent pas de contraception et s’ils ont des relations sexuelles tous les 2-3 jours. Parmi ceux qui ne conçoivent pas la première année, la moitié réussiront la deuxième année, et quelques-uns plus tard.
La probabilité moyenne de conception dans un cycle donné est traditionnellement estimée à 20% environ chez les couples fertiles. La plus grande probabilité par cycle d’obtenir une grossesse à terme avec un bébé en santé est autour de 35 % dans les conditions idéales.
Une recherche sur des couples étatsuniens utilisateurs de méthodes naturelles a montré que, lorsqu’il y a relations sexuelles le jour où la glaire montre les caractères les plus fertiles, la probabilité d’obtenir une grossesse peut être de 38 % chez des couples normalement fertiles et de 14 % chez des couples hypofertiles. On peut conclure que les plus grandes chances de concevoir résultent pour tout le monde de relations lors des jours où la glaire se montre la plus fertile.
Sources :
Extraits du livre La fertilité apprivoisée de Dre Suzanne Parenteau, en vente sur notre boutique en ligne.
MU, Qiyan et Richard FEHRING. «Efficacy of achieving pregnancy with fertility-focused intercourse», MCN The American journal of maternal/child nursing, 2014, 39, 1: 39-40.
STANFORD, Joseph B., Ken R. SMITH et Michael W. VARNER. «Impact of Instruction in the Creighton Model FertilityCare System on Time to Pregnancy in Couples of Proven Fecundity: Results of a Randomised Trial», Pediatric and Perinatal Epidemiology, 2014, 28, 5: 391-399.
GNOTH, Christian, D. GODEHARDT, E. GODEHARDT et al. «Time to pregnancy: results of the German prospective study and impact on the management of infertility», Human Reproduction, 2003, 18, 9: 1959-1966.
FEHRING, Richard, Mary SCHNEIDER et Kathleen RAVIELE. «Pilot Evaluation of an Internet-Based Natural Family Planning Education and Service Program», Journal of Obstetric, Gynecologic, and Neonatal Nursing, 2011, 40, 3: 281-291.
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NATIONAL INSTITUTE FOR HEALTH AND CLINICAL EXCELLENCE (NICE). Fertility: Assessment and treatment for people with fertility problems, clinical guideline 156. Available from www.nice.org.uk/guidance/cg156 February 2013. Dernière consultation le 18 mai 2019.
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BENAGIANO, Giuseppe, Manuela FARRIS et Gedis GRUDZINSKAS. «Fate of fertilized human oocytes», Reproductive BioMedicine Online, 2010, 21, 6: 732-741.
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