Il est faux de prétendre, comme on le lit souvent, que la méthode symptothermique n’est pas applicable à la périménopause. C’était vrai pour la méthode Ogino, ou du calendrier, où on tentait de deviner la phase fertile future par des calculs basés sur les cycles passés. La méthode devenait évidemment inapplicable avec l’irrégularité des cycles. Bien au contraire, la méthode symptothermique se révèle précieuse parce qu’elle illustre les changements au moment où ils se produisent. Par exemple, une menstruation plus tardive qui inquièterait toute autre femme ne surprendra pas une utilisatrice de la méthode symptothermique puisqu’elle aura constaté le retard de sa période de fertilité et s’attendra à un retard de la fin du cycle. La méthode symptothermique est une source de réassurance et de valorisation, à condition que l’observation et la notation soient bien fidèles.
En effet, quand on suit la méthode depuis des années, on est porté à réduire la notation au minimum parce qu’on s’attend à ce que tel phénomène se produise à tel moment. Mais quand les cycles se mettent à changer, il faut revenir à une discipline plus rigoureuse pour maintenir l’efficacité de la méthode symptothermique. Seréna donne des ateliers et des consultations de rafraîchissement pour les situations de périménopause. Plusieurs éléments, autrefois réguliers, deviennent variables et un graphique bien tenu permet de toujours savoir où l’on en est (1).
Première phase de la périménopause
Pendant la première phase de la périménopause, les cycles ont tendance à raccourcir et les femmes qui ne désirent pas une grossesse doivent ajuster leur calcul pour la phase A, phase d’infertilité préovulatoire. La période entre la menstruation et le début de la glaire se rétrécit. Il peut arriver que la glaire commence immédiatement à la fin de la menstruation, sans jours secs, et même pendant que le flux menstruel s’amenuise, s’il s’agit d’un cycle court (Figure 5-1, p. x). Dans les cycles plus longs, la femme doit s’exercer à remarquer la toute première sensation annonciatrice de la glaire, car dans les années qui viennent, elle dépendra de plus en plus de cette compétence. C’est pourquoi elle doit affermir sa confiance à déterminer par la sensation subtile du début si la glaire a, ou non, commencé à se manifester.
De plus, si elle n’examine pas déjà son col, elle a avantage à s’y exercer pendant que les cycles sont encore courts. Car le passage des signes fertiles aux signes infertiles se produit encore souvent et facilite l’apprentissage. Cette compétence sera très précieuse quand viendront les cycles longs.
Deuxième phase de la périménopause
Pendant la deuxième phase de la périménopause, des cycles longs s’intercalent entre les cycles courts, puis viennent à dominer. Dans ce cas, il arrive que la glaire apparaisse et disparaisse après quelques jours au lieu de se développer immédiatement en glaire plus fertile; parallèlement, les signes de fertilité au col peuvent s’amorcer et régresser pour recommencer plus tard, coordonnés avec ceux de la glaire, et ces phénomènes peuvent se répéter une ou plusieurs fois avant la partie vraiment ovulatoire du cycle. Ces signes de fertilité intermittents ont suggéré l’expression « tentatives d’ovulation ». Ce phénomène ressemble au premier cycle après une naissance, surtout s’il y a allaitement. Par contre, en périménopause, la fertilité va en diminuant, alors qu’en allaitement, la fertilité va en augmentant.
Pour utiliser la méthode symptothermique en périménopause de manière sécuritaire ou pour mieux comprendre les changements hormonaux qui surviennent lors de cette période particulière de la vie fertile, nous recommandons de participer à notre atelier Périménopause.
Extrait du livre La fertilité apprivoisée de Dre Suzanne Parenteau
Sources :
1 – RÖTZER, J. L’art de vivre sa fertilité. Montrouge, France, Christine Bourgeois et Nouvelle Cité, 199, p. 76.